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L'art d'Alain LeBlond

«Espace résonant entre l'être et le néant»

 

Marquée par une nécessité de l'Être une

oeuvre artistique est avant tout solitaire qu'elle

s'exprime en nuances ou par une tonalité.

Certaines de ces nécessités relèvent de la forme,

d'autres du souffle qui habite cette forme.
La multiplicité de l'être tout comme sa taille et

sa portée font partie de l'identité propre de l'oeuvre.

De plus, une fois engendrée, l'oeuvre se trouve

sur un terrain nouveau, celui de la

résonance entre l'artiste et son public.


L'art véritable existe dans cette onde stationnaire qui

incarne l'oeuvre par son ombre et l'unicité de l'oeuvre se définit au sein de cette vérité. Tout comme on ne peut pas faire plusieurs versions de la vie d'une personne à partir

d'une même impulsion originale, l'art ne peut rester entier qu'à l'intérieur de son dénombrement propre.

L'art d'Alain LeBlond ressemble à toute oeuvre dans ses silences et ses ouvertures. Bien que l'oeuvre soit engendrée dans la luminosité entre le zéro et l'un et qu'elle

donne l'apparence d'une matière infiniment muable et transformable, elle demeure foncièrement unique.
Le travail d'Alain, comme toute oeuvre façonnée avec
des outils informatiques, est encore plus fragile que les productions matérielles, conséquence de sa nature finie.


Ce constat fait de l'oeuvre digitale,
une énigme qui retourne sur elle-même à l'image de l'ouroboros, le serpent qui mange sa propre queue.

C'est l'être qui n'existe pas tout en existant de

manière absolue, l'être qui se crée en se détruisant,

en se consumant. L'espace même est conçu et

détruit de cette manière.

Voilà le paradoxe central de cette forme d'art en

apparence si maniable, la question mystique au

coeur de l'expression picturale d'Alain LeBlond.

 

Geoffrey Edwards, le 7 mai 2004 

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